Etudes d’accidentologies des Motards pour la France
sur la base du MAIDS
A l’heure actuelle, les Etudes Détaillées d’Accidents (EDA) relatives aux deux-roues motorisés sont rares mais les pouvoirs publics affichent une volonté grandissante de voir ce genre d’études se développer pour les usagers vulnérables, deux-roues motorisés en tête. Partant de ce constat, le CEESAR a construit le projet RIDER comme étant la suite logique du projet européen MAIDS (Motorcycle Accident In-Depth Study), financé par la Communauté Européenne (CE) et l’Association des Constructeurs Européens de Motocycles (ACEM). A ce titre, le projet RIDER doit à MAIDS :
Une méthode d’Etude Détaillée d’Accidents de deux-roues motorisés
Une base de données EDA de 150 cas
Ainsi, le projet RIDER a été crée pour approfondir les connaissances sur les mécanismes accidentels et lésionnels impliquant les deux roues motorisés, aller au-delà de la statistique en essayant de comprendre et d’expliquer les défaillances du ou des conducteurs et enfin de proposer des recommandations concernant l’usager, les véhicules, l’infrastructure, et contribuer à l’amélioration des vêtements de protection tel que blouson, casque, bottes etc.
et une deuxième base Base de données EDA enrichie de 210 cas d’accident soit un total de 360 cas
Collecte de cas ciblés (véhicules équipés d’aides au freinage)
Etat des lieux sur les recherches relatives aux deux-roues motorisés, juin 2003
Réalisation de 8 études thématiques :
• Lien accident-infrastructure, juillet 2003
• Protection du pilote par l’équipement, mai 2004
• Le casque, février 2005
• Efficacité attendue d’un meilleur freinage en situation d’urgence, février 2005
• Etude des scénarios d’accidents, février 2005
• Etude statistique, février 2005
• Analyse des manœuvres réalisées en situation d’urgence, mars 2005
• Ejection des pilotes, mai 2005
• Rapport final, avril 2005
L’opérateur humain constitue le maillon le plus faible de tous les éléments ayant concouru à l’accident, dans cette optique, il convient de l’aider à prendre conscience de la dangerosité d’une situation mais aussi lui permettre de réaliser plus efficacement sa tâche.
Le premier point pourrait être résolu à moyen terme grâce au projet « SUMOTORI » destiné à concevoir et démontrer la faisabilité d’un système électronique embarqué capable de détecter, à travers le comportement dynamique d’un deux-roues motorisé une situation à risque et d’en avertir son conducteur.
L’optimisation de la réalisation de la manœuvre ne peut à ce jour porter que sur le freinage ; la tendance actuelle va vers une généralisation des aides au freinage (ABS, répartiteur et amplificateur) ce qui est un plus incontestable en terme de freinage et peut également permettre au conducteur de garder la maîtrise de son véhicule et tenter, ainsi un évitement.
Former plus efficacement les conducteurs sur les manœuvres d’urgence apparaît enfin comme une solution potentielle bien que l’urgence et le stress d’une situation accidentogène fassent souvent ressurgir chez les conducteurs « éduqués » les « mauvaises habitudes ». Seule une formation continue, à l’image de celle dispensée dans l’aéronautique permettrait une réelle maîtrise.
SUMOTORI - SUreté sécurité de l'ensemble MOTO-motard contre les Risques liés à son environnement
PREDIT - CEA-LIST - INRETS - Peugeot Motocycles
Lien accident infrastructureL’infrastructure est réputée comme pouvant être à l’origine de l’accident (en déstabilisant le deux-roues) et comme étant un facteur aggravant du bilan lésionnel.
Notre base de données infirme la première « hypothèse » puisque seul un nombre négligeable (2%) de nos accidents est déclenché par une « mauvaise » infrastructure, qui résulte, qui plus est, plus d’un mauvais entretien (gravillons, gasoil, boue…) que d’une mauvaise conception.
A contrario, nous avons effectivement pu constater que la gravité des accidents contre obstacles était très nettement supérieure à celle des autres ; les arbres, poteaux panneaux, les rails de sécurité et le mobilier urbain sont les obstacles les plus fréquents et dangereux que l’on retrouve.
La solution la plus acceptable et économiquement viable eu égard à l’enjeu serait alors de traiter les points sensibles pour les aménagements existants et d’intégrer lors de la conception des futures infrastructures routières les préconisations nécessaires à la sécurité des deux-roues motorisés.
Ces problèmes liés à l’infrastructure sont évoqués dans la circulaire n 99-68 du 1 octobre 1999 et dans le guide du SETRA intitulé
« prise en compte des motocyclistes dans l’aménagement et la gestion des infrastructures ».
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Protection du pilote par l’équipement
Le port correct du casque et de gants adaptés reste acceptable pour les conducteurs de grosses cylindrées mais plus problématique pour les autres éléments de sécurité.
Pour les passagers et pour les utilisateurs de 50cc, le port correct d’un équipement adapté se raréfie dans des proportions alarmantes.(52% des utilisateurs de 50cc ne portent pas correctement leur casque, 83% de l’ensemble des impliqués n’utilisent pas de pantalon spécifique à la moto).
Ce faible taux d’équipement s’explique en partie par le prix conséquent de l’équipement pour un conducteur jeune ou pour un passager généralement occasionnel.
Efficacité attendue d’un meilleur freinage en situation d’urgence
En situation d’urgence, le blocage des roues est le phénomène qui pose le plus de problèmes aux conducteurs. De plus, ceux-ci, par méconnaissance des techniques optimales de freinage, ont tendance à privilégier leur frein arrière alors que l’avant est nettement plus efficace compte tenu du phénomène de transfert de masse.
Seul 7% de notre échantillon est équipé d’aides au freinage, cette valeur étant proche des valeurs nationales.
Les choses évoluent enfin dans le domaine du deux-roues et la part de véhicules équipés d’aides
croît sans cesse depuis quelques mois et devrait « exploser » rapidement, les constructeurs européens de deux-roues à moteur ayant signé en avril 2004 la « Charte européenne de sécurité routière » et s’engageant ainsi à développer l'offre de véhicules équipés de systèmes d’aides au freinage.
Ce développement des aides ne pourra être efficace que si les conducteurs qui en disposent les utilisent correctement, ce qui passe par une meilleure information sur l’intérêt du système ainsi que par une meilleure formation
Les aides au freinage répondent efficacement aux problèmes soulevés le répartiteur simplifiant la gestion d’une tâche délicate en permettant au frein avant de jouer pleinement son rôle ; l’amplificateur palliant le manque de pression que le conducteur moyen n’aura pas osé appliquer sur ses commandes sans pour autant dépasser les limites d’adhérence de la machine grâce à l’ABS.
Le Casque
Notre base de données a permis d’observer des valeurs préoccupantes de port chez les passagers de grosses cylindrées et tous les utilisateurs de 50 cm3. De plus, nous avons pu mettre en avant le fait que les casques, s’ils étaient globalement portés, n’étaient pas toujours adaptés à la morphologie de leur utilisateur ni correctement ajustés et en bon état, surtout chez les passagers et les conducteurs de 50 cm3.
Etude des scénarios d’accidents
Nous avons identifié trois scénarios majeurs dans notre base de données :
Ainsi, les intersections représentent clairement un point sensible puisque c’est sur ce type d’infrastructure que se déroulent près de la moitié des accidents collectés ; notre première classe de scénario-type regroupe ainsi des cas pour lesquels un refus de priorité a été observé et ce, dans près d’un cas sur trois.
Ensuite, 12% des accidents incombent à un excès de confiance de la part du conducteur de deux-roues, cet excès étant à l’origine de la perte de contrôle.Un troisième scénario se distingue des autres : il regroupe les accidents survenant sur les tourne à gauche/à droite pour lesquels un impliqué coupe la route à un autre situé sur la voie adjacente.
D’autre part, nous avons pu faire ressortir le conducteur à l’origine de l’évènement initiateur de l’accident : ainsi, 36,2% des accidents ont pour origine une action,
une faute commise par le conducteur du deux-roues à moteur contre 63,8% pour le véhicule adverse.Il est de temps de réviser vos jugements
connaître avant de parler