Voici les dernieres nouvelles de la centrale nucléaire malheureusement pour le presse et pour le grand public c'est de l histoire ancienne on a plus d echo !!!
Selon Monsieur Hiroaki Koide de l’Université de Kyoto, la situation de la centrale de Fukushima est désespérée :
« Je pense que le corium, mélange fondu à base d’uranium, a endommagé le fond des cuves et qu’il s’infiltre au travers du béton et se diffuse dans la terre. Le combustible du cœur des réacteurs ne fond pas à moins de 2800 degrés (la radioactivité empêche la mesure de la température actuelle).
Il y a à peu près cent tonnes de corium. Les cuves de pressurisation et les métaux utilisés pour l’enceinte du bâtiment fondent à 1500 degrés. Il est donc probable que le corium soit tombé au fond des cuves, qu’une partie ait attaqué le sol et qu’une autre partie se soit mélangée avec l’eau contaminée, entraînant la fonte des murs.
Le combustible fuit à l’extérieur des réacteurs et diffuse une forte radioactivité dans l’environnement. M. Koide qualifie cette situation catastrophique de "melt-out ".
Si le corium attaque les nappes phréatiques, on aura beau refroidir, cela n’empêchera pas la radioactivité de s’étendre. Il faut stopper cette infiltration souterraine afin de ne pas contaminer l’océan. Ne faut-il pas envisager de construire une enceinte souterraine autour de la centrale ? Cela protègerait les nappes phréatiques du corium et des sols contaminés."
Comme nous l’avons dit plus haut, rien n’a été construit en cas de fonte d’un réacteur, ni au niveau des enceintes, ni au niveau des cuves. C’était dès le départ un échec assuré. C’est pour cela qu’il faut envisager des mesures pour le cas où nous entrerions dans la phase « melt down » car ce n’est qu’une question de temps pour que le corium s’échappe des cuves, perce les enceintes extérieures et s’infiltre dans les sous-sols de la centrale. »"
J'ajouterais que personne ne connaît l'état de fissuration des radiers en béton, de 8 mètres d'épaisseur, sur lesquels sont construits les réacteurs. Un séisme de force 9 fissure ... n'importe quoi.
Par contraste l'AIEA (Agence Internationale pour l'Energie Atomique) salue les progrès réalisés par TEPCO dans sa "feuille de route", dans but de but de maîtriser la situation en 2012.
Source :
http://fr.news.yahoo.com/laiea-salue-les-progr%C3%A8s-enregistr%C3%A9s-%C3%A0-fukushima-144452224.html
TEPCO admet publiquement l'échec de la ventilation du réacteur numéro 1, dont les vannes seraient restées ouvertes.
Source :
http://mdn.mainichi.jp/mdnnews/news/20110722p2a00m0na001000c.html
Les chefs d'entreprises de la région du Kansai ont présenté une "pétition d'urgence» pour que le gouvernement jeudi appelle à une reprise des réacteurs nucléaires, afin d'avoir un approvisionnement stable en énergie".
Source :
http://search.japantimes.co.jp/cgi-bin/nb20110722a1.html
etc ....
A l'est, rien de nouveau ...
On se demande souvent comment les Japonais réagissent, depuis le mois de mai. Il existe une constante dans le comportement des Japonais. Il n'est pas bienvenu d'exposer ses malheurs devant autrui. La réserve est de mise. Ces gens ont une grande capacité à intérioriser leurs souffrances. Cela leur a permis de traverser nombre de situations dramatiques, qu'ils s'agissent des conséquences de la seconde guerre mondiale, ou des catastrophes naturelles, qui continuent de les frapper périodiquement. Ils encaissent, se taisent, reconstruisent comme des fourmis. Mais le drame de Fukushima est d'une essence totalement différente. Il s'agit d'un empoisonnement durable, qui ne fait probablement que commencer, et qui est la conséquence directe de l'incurie régnant dans le pays en matière de production d'énergie.
Suite à la phase “melt-out”, des particules radioactives terriblement dangereuses sont dispersées. On y trouve de l’iode, dont la demi-vie est de 8 jours, en provenance de l’eau contaminée qui vient du sous-sol des bâtiments et qui remonte à la surface de la terre, ainsi que du césium dont la demi-vie est de 2 ans ; ces particules radioactives assez légères s’accumulent à la surface de l’eau. Par contre, parmi les particules qui s’infiltrent à l’intérieur du sol, il y a le strontium dont la teneur met 29 ans pour diminuer de moitié et le plutonium qui lui mettra 24 000 ans. De plus le plutonium peut rester dans le corps humain 50 ans et y causer de graves dommages. D’après M. Takeda, ancien spécialiste du nucléaire de l’institut de recherche de l’université du Chubu, « Ses effets sont désastreux ».
Mazarin avait coutume de dire " le temps est un grand maître ". C'est vrai à l'échelle d'années, de décennies. Mais avec ce drame l'échelle de temps dépasse totalement l'échelle des vies humaines. Le corium contient des radionucléides de longues durées de vie. A Tchernobyl, les Russes craignaient plus que tout que le corium, qui avait déjà fondu deux soubassements de béton, n'atteigne la nappe phréatique, contamine la rivière Pripyat, et par delà le Dniepr et la Mer Noire. Ils sacrifièrent dans l'urgence des centaines de mineurs, pour creuser une galerie sous le réacteur, et couler sous celui-ci une dalle de béton de 30 mètres sur 30 mètres. A Fukushima, rien de semblable n'a été fait, ni même envisagé. On s'est contenté de maintenir en place une vingtaine d'employés, périodiquement remplacés, dont la tâche était de tenter de refroidir les réacteurs avec des lances à eau. Que se passera-t-il si à Fukushima les cent tonnes de corium atteignent la nappe phréatique et contaminent avec des éléments de longue période les côtes Pacifique toutes proches ?
Comment les Japonais géreront-ils ce désespoir de vie, avec quel fatalisme et absence de révolte ?